La rupture amoureuse est un motif de consultation assez fréquent. Certains considéreront sans doute que c’est un motif futile. Mais la rupture, elle-même évènement douloureux, peut en plus réactiver des blessures et permettre à des évènements traumatiques passés de refaire surface. Elle est alors, en plus de la difficulté et du déséquilibre qu’elle apporte, le révélateur d’un mal être plus profond, plus ancré.
Cette épreuve de la rupture se déroule généralement en trois phases : le déni, la dépression et la reconstruction.
Le déni : dans un premier temps, cette rupture est inadmissible. Cette réalité est si dure à affronter que parfois l’illusion que tout est encore possible, qu’un rien peut rallumer la flamme de cet amour est le seul espoir qui fait tenir debout.
La dépression : plus la réalité de la rupture s’impose, plus les sentiments de trahison, d’impuissance et d’injustice se font jour. La colère et le rejet de l’autre permettent de se défendre contre cette blessure narcissique. Se révolter permet aussi de retrouver un rôle actif alors même que la séparation a été subie. La tristesse, la solitude et les doutes se feront aussi la part belle dans le tableau des émotions.
Lors de ces deux premières phases, un travail thérapeutique peut aider à mettre des mots sur les émotions, à « déverser » sa colère et sa rancœur, à intégrer cette nouvelle réalité et à la faire sienne dans un climat apaisé.
La reconstruction : une fois la tempête des émotions calmée, la reconstruction peut commencer. Se lancer dans de nouveaux projets, envisager l’avenir seul ou avec quelqu’un d’autre sont autant de signes que la reconstruction est en marche. Pour éviter de reproduire les mêmes schémas de relation, pour faire en sorte que cette blessure narcissique de la séparation n’ait pas trop de poids pour l’avenir, le travail de psychothérapie peut être nécessaire. Lorsque la séparation a révélé un mal être plus profond, plus ancré, la psychothérapie permet de le travailler en partant de la rupture pour remonter à la source de ce mal être. La reconstruction n’en sera alors que plus solide.
Dans une rupture douloureuse, savoir demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse, au contraire. Reconnaître ses limites, sa souffrance, c’est se donner les moyens d’aller mieux et de changer les choses.